Prévention des Troubles Musculo-squelettiques - TMS
Nous proposons un diagnostic des risques et un accompagnement dans la recherche de solutions technico-organisationnelles englobant l’organisation de la production et du travail afin de co-définir des plans d’action de prévention adaptés. Ceci avec un souci de dialogue social, de prise en compte du point de vue des acteurs et de performance.
« Pour passer de ce qu’il faut faire au comment faire précisément basé sur une analyse détaillée et pragmatique des situations »
Ces plans l’action reposeront sur une phase de diagnostic associant les personnels. L’ensemble des acteurs internes et externes seront associés à chaque étape, de l’élaboration du diagnostic à la mise en œuvre du plan d’action.
DE QUOI PARLE T-ON ?
Les troubles musculosquelettiques (TMS) regroupent un ensemble d’affections périarticulaires touchant les tissus mous (muscles, tendons, nerfs, vaisseaux, cartilages) des membres et du dos (Cinq tableaux 57, 69, 79, 97 et 98).
Les TMS constituent l’une des questions les plus préoccupantes en santé au travail, du fait :
d’un coût humain et socioprofessionnel considérable (en termes de douleurs et gênes dans le travail et la vie quotidienne, de séquelles fonctionnelles parfois irréversibles, de réduction d’aptitude au travail et de risque de rupture de carrière professionnelle, de mal être au travail),
de leurs conséquences sur le fonctionnement des organisations (remplacement des salariés absents par des personnels non formés, difficultés de reclassement, perte de personnels expérimentés...),
de leur constante augmentation depuis des années,
des coûts directs et indirects pour l’employeur lorsque les TMS pénalisent la performance en désorganisant le fonctionnement, en dégradant les conditions de travail et la qualité de vie au travail.
TMS
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) recouvrent un large ensemble d'affections de l'appareil locomoteur, pouvant être provoquées ou aggravées par l’activité professionnelle. Ils se traduisent principalement par des douleurs et une gêne fonctionnelle plus ou moins importantes mais souvent quotidiennes.
Les chiffres-clés des troubles musculo-squelettiques :
Tendons et gaines tendineuses, muscles, nerfs, ligaments, capsules articulaires et bourses séreuses, vaisseaux peuvent être concernés. Il s’agit fréquemment de douleurs musculaires, de tendinites (inflammations d’un ou plusieurs tendons ou gaines tendineuses) ou de syndromes canalaires (compressions d’un nerf ou racine nerveuse dans un passage anatomique. Les lombalgies (douleurs au niveau du bas du dos), les cervicalgies (douleurs au niveau du cou), le syndrome du canal carpien au poignet, le syndrome de la coiffe des rotateurs à l'épaule, l'épicondylite latérale au coude font partie des TMS les plus fréquents. Moins fréquents, les TMS des membres inférieurs surviennent également comme l’hygroma du genou, indiqué sur le schéma ci-dessous. Ce schéma présente la répartition par localisation des TMS reconnus en maladie professionnelle :
LISTE DES TMS (Rapport SALTSA*)
Les douze troubles spécifiques sont les suivants :
- – les cervicalgies avec irradiation
- – le syndrome de la coiffe des rotateurs
- – l’épicondylite latérale (épicondylite) et médiale (épitrochléite)
- – le syndrome du tunnel cubital (compression du nerf ulnaire dans la gouttière épitrochléo-olécranienne, au niveau du coude)
- – le syndrome du tunnel radial (compression du nerf radial au niveau de l’arcade de Fröhse, au niveau du coude)
- – la tendinite des extenseurs de la main et des doigts
- – la tendinite des fléchisseurs de la main et des doigts,
- – la ténosynovite de De Quervain,
- – le syndrome du canal carpien,
- – le syndrome du canal de Guyon (compression du nerf ulnaire dans la loge de Guyon, au niveau du poignet),
- – le syndrome de Raynaud et les neuropathies périphériques, provoqués par l’exposition aux vibrations de la main et du bras,
Répartition par localisation des TMS reconnus en maladie professionnelle :
Première cause d'indemnisation pour maladie professionnelle
Les TMS représentent de loin la première cause de maladies professionnelles indemnisées. Les prémices de cette "épidémie" se sont annoncées en France au début des années 1990 avec l'augmentation régulière des maladies professionnelles indemnisées tant au régime général de Sécurité sociale qu'au régime agricole.
En 2017, les TMS des membres et les lombalgies représentaient 87 % des maladies professionnelles reconnues par le régime général*, avec 42 349 cas. Le tableau 57 du régime général de sécurité sociale ("affections péri-articulaires provoquées par certains gestes et postures") représentait à lui-seul plus des 3/4 des maladies professionnelles reconnues (1).
Les TMS constituent également la première cause de journées de travail perdues du fait des arrêts de travail, avec la perte, en 2015, de plus de dix millions de journées de travail pour les seuls TMS reconnus en maladie professionnelle. Ils se situent au 2e rang des causes médicales de mise en invalidité, après les affections psychiatriques et au premier rang des causes de mise en invalidité de première catégorie (invalides "capables d'exercer une activité rémunérée").
Ce phénomène, largement sous-estimé par les statistiques de maladies professionnelles, du fait notamment de l'existence d'une sous-déclaration notable, n'est pas propre à la France. La 6e enquête européenne sur les conditions de travail (2) montre qu'en 2015 les maux de dos, et les douleurs musculaires du cou et des membres supérieurs représentent les deux premiers problèmes de santé dont ont souffert les travailleurs européens (44 % et 42 % des travailleurs respectivement) au cours des 12 mois précédents (28 pays de l’UE, 5 pays candidats et la Norvège et la Suisse). Les douleurs musculaires des membres inférieurs avaient concerné également 30 % d’entre eux. Les TMS occupent la première place des maladies professionnelles reconnues dans plusieurs pays d'Europe. Le taux de sous-déclaration des TMS a été estimé en France en 2011 à 53% pour les TMS du rachis lombaire, à 60 % pour les syndromes du canal carpien, à 62 % pour les TMS de l’épaule et à 73 % pour les TMS du coude.
LES FACTEURS DE RISQUE TMS
Différents facteurs peuvent contribuer à l’apparition de TMS.
Facteurs biomécaniques, mécaniques (vibrations), lies à l’environnement (froid, humidité) | Facteurs psychosociaux |
La répétitivité des mouvements entraîne une sollicitation continuelle des mêmes structures anatomiques. Le port de gants, l’exposition aux vibrations et le froid constituent des facteurs aggravants. Ils augmentent, par exemple, notamment la force de serrage. | La charge de travail excessive, la forte pression temporelle, le manque d'autocontrôle sur le travail, le manque de participation des salariés aux décisions sur leur travail, de soutien social des collègues et de la hiérarchie, l'avenir professionnel perçu comme incertain, constituent des facteurs psychosociaux. Les facteurs psychosociaux peuvent être sources de stress lorsque le salarié en a une perception négative. Les effets du stress en liaison avec les TMS sont multiples. Par exemple, les forces de serrage et d'appui sont accrues, la tension musculaire s’accroit, le temps de récupération s'allonge. Le stress amplifie la perception de la douleur et rend les salariés plus sensibles aux facteurs de risque de TMS. |
Facteurs organisationnels et techniques | Facteurs individuels |
L'activité aux postes de travail est fortement déterminée par l'organisation du travail. Par exemple, le manque de pauses ou d'alternance entre des tâches plus ou moins sollicitantes ainsi qu'une durée de travail excessive sont des facteurs organisationnels qui augmentent le risque de TMS car ils ne permettent pas une récupération suffisante. L’absence de possibilité d’entraide, la dépendance au rythme d’une machine, la standardisation des modes opératoires qui nuit à la variabilité du mouvement peuvent également accroitre le risque de TMS. Les nuisances physiques au poste de travail (bruit, chaleur, humidité, …), la mauvaise conception des lieux et/ou postes de travail (bruit, chaleur, humidité, …) peuvent également accroitre le risque de TMS. | Ces facteurs sont liés aux caractéristiques intrinsèques des individus telles que l’âge, le genre ou encore l’état de santé (tabagisme, alcoolisme, ménopause, dysfonctionnements thyroïdiens, absence d’activité sportive, prise de médicaments…). Par exemple, un diabète ou des antécédents de fracture du poignet sont des facteurs favorisant l’apparition du syndrome du canal carpien. |
TMS : QUELLES SOLUTIONS ?
Empreintes Ergonomiques propose un diagnostic et un accompagnement dans la recherche de solutions englobant l’organisation de la production et du travail afin de définir des plans d’action de prévention concrets, réalistes et concertés.
TMS : CONDUIRE UN PROJET – MENER UNE INTERVENTION
Sites à consulter :
Articles sur les TMS
Article prévention durable TMS
Article comparatifs mode de production
Influence des régulations collectives sur les astreintes biomécaniques
Guide de prévention des lombalgies dans les soins de santé
Lettre d'information INRS
Notes sur les TMS du professeur Roquelaure
Les conditions d’une prévention durable des TMS
Analyse psychologique du mouvement
Institut National de Veille Sanitaire : TMS d'origine professionnelle
Méthodes d’observation de l’activité de travail et prévention durable des TMS
INRS : Troubles musculosquelettiques des poignets